Grâce à Françoise Serre Collet, nous avons réalisé des fiches espèces d'amphibiens d'Île-de-France. Ces fiches visent un niveau collège adapté au programme de 6ème mais avec un vocabulaire assez scientifique.
Le but de notre ressource est de permettre aux élèves d'étudier les différentes espèces d'amphibiens que l'on peut trouver en Île-de-France, ce qui comprend leur mode de vie, de reproduction, d'alimentation...
Nous pensons que ces fiches espèces peuvent servir dans le cadre d'un cours de SVT en tant qu'exemples, ou bien encore suite à une observation d'amphibiens (tels que des grenouilles, des crapauds). Elles peuvent aussi être utilisées en tant que sources de recherche pour un exposé.
Fiches espèces rédigées par: Nour BECHEUR, Anthony BOIVIN, Alice DUPIN & Claire SCHMID.
Médiation - Les amphibiens en Île-de-France
jeudi 7 mai 2015
lundi 13 avril 2015
Fiche Triton Alpestre
Ichthyosaura alpestris (Laurenti,
1768)
Longueur : 10-12 cm
Longévité : 10 ans (jusqu’à 20 ans en altitude)
Le triton alpestre a une forme allongée. Sa
queue, plus courte que le corps, est latéralement aplatie chez l’adulte. Ses
membres antérieurs et postérieurs sont courts, et ont respectivement quatre
doigts et cinq orteils, ne présentant ni franges ni palmures. La tête est
relativement aplatie, le museau arrondi.
Le triton alpestre se distingue facilement des
autres espèces par un ventre et une gorge unis orange à rouge vif.
On observe un dimorphisme sexuel sur plusieurs
caractères : les mâles ont le dos noir/bleuté et les flancs et la crête (en
phase aquatique) sont blancs à
ponctuation noire. Chez les femelles, généralement plus massives que les mâles,
on n’observe pas de crête et le dos est terne, marbré.
En phase terrestre, la peau est rugueuse (mais
elle devient plus lisse et fine en milieu aquatique).
Le triton alpestre habite des zones où il peut
trouver un point d’eau stagnant, ou à faible débit, et peu profond. On le
trouve dans différents milieux ; plaines, plateaux et jusqu’à 2500 mètres
d’altitude. Principalement terrestre, le triton alpestre vit caché sous des
pierres, tas de bois etc, mais semble également passer une grande partie de son
temps en phase aquatique au fond de l’eau.
Le triton alpestre se nourrit d’invertébrés
divers ; larves d’insectes et insectes tels que les moustiques,
libellules, mouches, lombrics etc, mais également d’œufs de tritons. Les larves
de triton se nourrissent quant à elles exclusivement d’invertébrés.
La reproduction chez les tritons est très
caractéristique de l’espèce. La parade nuptiale commence par le repérage
olfactif de la femelle, afin de déterminer si elle est prête pour la reproduction.
Puis le mâle agite sa queue devant la femelle en position dite « étendard
en dos de chat », créant ainsi une stimulation chimique. S’ensuit le
transfert du spermatophore, sorte de « capsule » contenant les
spermatozoïdes : le mâle éjecte le spermatophore, puis la femelle le récupère
en le collant à sur ses lèvres cloaquales : les spermatozoïdes vont ensuite
être stockés jusqu’à la fécondation puis la ponte des œufs : la
fécondation est donc interne.
La femelle pont un par un entre 200 et 400 œufs durant la saison. Chaque œuf est inséré dans une feuille de plante aquatique repliée par la femelle. L’éclosion a idéalement lieu environ 12 jours plus tard, et la métamorphose 40 jours plus tard.
La femelle pont un par un entre 200 et 400 œufs durant la saison. Chaque œuf est inséré dans une feuille de plante aquatique repliée par la femelle. L’éclosion a idéalement lieu environ 12 jours plus tard, et la métamorphose 40 jours plus tard.
Les larves sont uniquement aquatiques
puisqu’elles sont munies de branchies. La maturité sexuelle est atteinte entre
l’âge de deux à trois ans.
Source: Livre Françoise Serre-Collet
Fiche Grenouille Rousse
Rana temporaria Linnaeus, 1758
Longueur :
11 cm
Longévité :
10 ans
La
grenouille rousse est brune et trapue. Elle présente de nombreuses taches brun foncé
ou noires sur la face dorsale, ainsi qu’une ligne claire et pâle au milieu du
dos. La face ventrale est blanchâtre, et on y distingue souvent des taches
grises ou rougeâtres. La tête est large, le museau court et arrondi, et la
pupille est elliptique horizontale.Les membres postérieurs sont courts et
puissants, adaptés aux sauts.
On
observe un dimorphisme sexuel en période de reproduction : les callosités
nuptiales brun foncé à noires des mâles sont absentes chez la femelle.
La
grenouille rousse habite presque toutes les zones climatiques et habitats
d’Europe, même si elle préfère les biotopes sombres et ombragés. Durant
l’hiver, la grenouille rousse hiverne, et elle est la première espèce à en
sortir.
Elle
se nourrit principalement d’insectes tels que des sauterelles, des araignées,
des milles-pattes... Les têtards de grenouilles rousses consomment des algues,
mais peuvent aussi être cannibales et se nourrir d’autres œufs ou têtards.
A
l’approche du printemps, vers février-avril, les grenouilles rousses migrent
vers les eaux de pontes. Les mâles appellent les femelles grâce à un chant
d’accouplement, une sorte de ronflement, de « ronronnement » :
on aperçoit alors les sacs vocaux internes des mâles sous forme de petits renflements
au niveau de la gorge.
La
reproduction est axillaire, le mâle est placé derrière la femelle et la
maintient avec ses membres antérieurs au niveau des aisselles. La ponte des
œufs se fait exclusivement en milieu aquatique, sous forme d’une ou deux masses
cohésives de 700 à 4500 œufs. Les pontes de nombreuses femelles sont regroupées
dans une même zone, formant des frayères.
Le
développement larvaire dure 10 à 14 jours, jusqu’à l’éclosion. Le corps du
têtard est marron-brun, et le ventre est marqué par des taches argentées. La
queue est arrondie et fait environ deux fois la longueur du corps. Les têtards quittent ensuite
le milieu aquatique ; c’est la métamorphose. La maturité sexuelle est
atteinte entre l’âge de deux à trois ans.
La grenouille rousse ne doit pas être confondue avec la grenouille agile. Celle-ci a un long museau
légèrement pointu, ses membres postérieurs étirés dépassent la pointe du museau
et la partie supérieure de l’œil est bicolore.
Source: Livre Françoise Serre-Collet
dimanche 12 avril 2015
Fiche Alyte Accoucheur
Alytes obstetricans. (Laurenti, 1768)
Ordre : Anura
Famille : Alytidae.
Taille : 3,5 à 5,5
cm.
Longévité : 5 ans.
L'alyte accoucheur est un
amphibien de petite taille. Il est de couleur grise ou gris-brun sur les parties
supérieures du corps ainsi que sur les pattes, avec des taches qui sont plus
foncées. Il présente de minuscules pustules sur les pattes ainsi que sur le
dessus du corps, sous forme de bandes longitudinales au niveau des plis dorso-latéraux.
Son ventre quant à lui est blanchâtre avec des marbrures grises. Ses yeux sont
grands, globuleux et dorés, avec une pupille verticale.
L’alyte accoucheur est
terrestre ainsi qu’anthropophile. Il se trouve dans des endroits tels que les
arbres morts, les points d’eau comme les sources, les mares au pied des arbres.
On peut également le retrouver dans des zones exploitées comme les carrières
désaffectées. L’alyte accoucheur est un animal qui vit la nuit, hormis quand il
doit aller mouiller ses œufs. Il sort à la tombée de la nuit pour chasser sinon
durant la journée il reste caché dans des fissures, dans des murs de pierre
sèches ou sous du bois mort.
La particularité de
l’alyte accoucheur est que son chant fait penser à une note flûtée répétée à
intervalles rapprochés, et semblable au chant du Hibou petit-duc. Il est
audible à plusieurs dizaines de mètres.
La maturité sexuelle de
l’alyte accoucheur est atteinte à l’âge de un an chez le mâle et de trois ans
chez la femelle. Une femelle peut pondre jusqu’à quatre fois durant l’année. La
période de reproduction débute début avril. L’accouplement a lieu sur la terre
ferme. Le mâle, agrippé au dos de la femelle, provoque l'accouchement en lui
pressant fortement les flancs. Après avoir fécondé les ovules, il enroule le
cordon des œufs autour de ses membres postérieurs. Le mâle garde la ponte sur ses
chevilles durant trois semaines, l’humidifiant de temps en temps. Le mâle
dépose ensuite les œufs dans l’eau pour que les têtards
soient dans l’eau. Les têtards issus des pontes printanières se métamorphosent
généralement durant l’été, alors que ceux issus des pontes plus tardives
passeront l’hiver dans la vase et ne se transformeront qu’au printemps suivant.
L’alyte accoucheur se
nourrit d’araignées, de larves, d’insectes et de limaces.
Références :
Fiche Grenouille Agile
Nom commun : Grenouille agile (Bonaparte, 1838)
Nom latin : Rana dalmatina
Famille :
Ranidae
Période d’activité /
d’observation : février à octobre
Statut réglementaire : Intégralement
protégée au niveau national
Taille: En moyenne de 5 à 9
cm.
Aire de répartition : Assez commune dans toute la France.
La grenouille agile est une espèce terrestre svelte
pourvue de grandes pattes postérieures lui permettant d'effectuer des
bonds impressionnants d'où son nom d'agile.
On la distingue de la grenouille rousse grâce
à son museau pointu, sa pupille bicolore, son
gros tympan proche de l'œil, son ventre et sa gorge blanche. On note l'absence de
queue chez l'adulte. Il n’y a pas de ventouses aux doigts. Un masque
temporal est observable.
Les grenouilles agiles sont abondantes dans les zones humides montagneuses, les tourbières
et les forêts de moyenne altitude. Elles fréquentent les mares
forestières, des forêts feuillues humides, mais sont présentes
dans les clairières et les pré-bois.
Elles hivernent d'octobre à février-mars
dans la vase des étangs mais aussi sous des feuilles.
Elles se nourrissent de vers, orthoptères, escargots et insectes marcheurs.
Dès la sortie de l'hivernage, à partir
de février, les adultes migrent vers les points d'eau. La
grenouille agile est donc terrestre sauf en période de
reproduction. Le mâle n'a pas de sac vocal très
développé
mais cela ne l'empêche pas de chanter sous l'eau. Ils émettent
des coassements proches du ronronnement de jour comme de nuit. Le regroupement
des grenouilles se fait en masse, on retrouve alors plusieurs centaines de
ponte au même endroit. L'amplexus est axillaire c'est-à-dire
que le mâle s'accroche à la femelle en la serrant au niveau des
aisselles afin de pouvoir se reproduire. C’est une fécondation externe.
La femelle pond alors jusqu'à 2
000 œufs.
Ces œufs
forment des amas globuleux avec des embryons noirs, attachés
à la végétation. Le développement
embryonnaire dure d'une semaine à un mois et la phase larvaire jusqu'à trois
mois. Un têtard marron brun peut mesurer jusqu'à deux-trois
centimètres.
Sources: fiches
de Françoise
Serre-Collet et livre de Françoise Serre-Collet, Sur la piste des reptiles et des amphibiens
Fiche Triton Crêté
Nom scientifique : Triturus cristatus (Laurenti,
1768)
Famille: salamandridae
Statut réglementaire: intégralement
protégé au niveau national
Taille: jusqu'à 18 cm.
Durée de vie: environ dix ans
Le triton crêté a
une peau granuleuse, de couleur brun-noir, ponctuée de gros points
noirs. Il possède aussi une zone claire sur la queue servant de miroir et, comme son nom l’indique,
une crête dentelée avec une multitude de taches
diffuses. Le ventre est orange avec de grosses taches et le dos est
sombre avec des taches aux contours flous. Les doigts longs sont oranges et au niveau des pieds se
trouvent des bandes oranges et noires. Lorsque le triton mue, la couche
superficielle de l'épiderme se retire. Afin de faciliter son enlèvement,
l'animal se tord et se frotte à la végétation.
La mue est ensuite mangée par l'animal.
On le trouve principalement dans des zones bocagères
avec prairies et plus occasionnellement dans des carrières abandonnées
et des zones marécageuses.
Il est également connu en milieu forestier.
Les mares demeurent
toutefois son habitat de prédilection. Elles doivent être
vastes et profondes, pourvues d'une abondante végétation
et bien ensoleillées.
D'octobre à mars, le triton crêté hiverne
sous des pierres ou des souches. Il entre alors en vie ralentie et se nourrit
peu. Leur régime comprend des petits mollusques, des vers, des larves
d'insectes voire de têtards d'anoures récemment
éclos.
Durant la période de reproduction, qui débute
au printemps, le mâle poursuit la femelle avec insistance
en se plaçant devant elle et en agitant la queue avec force. Tout cela
se passe en phase aquatique. Le mâle est le premier à entrer
dans l'eau. Le mâle entame alors une danse nuptiale en
se plaçant devant la femelle, incurvant son corps comme un arc. Il
se met alors à onduler pour mettre en valeur sa crête déployée.
S’il
s'avère que cette parade nuptiale fonctionne, le mâle
dépose un paquet de semence appelé spermatophore,
sur le fond de la mare. La femelle s'en approche de telle manière
à ce que les lèvres de son cloaque le captent. Elle
conservera la semence dans une poche interne : c’est une fécondation interne.
La femelle pond entre 200 et 250 œufs qu'elle disperse individuellement
dans la végétation. Cette ponte a généralement
lieu en mai. Les femelles replient des feuilles de plantes aquatiques avec
leurs pattes postérieures et y déposent un ou deux œufs.
Au bout de deux à trois
mois, ces œufs passent d'une vie larvaire à une
vie de jeunes tritons: c'est la métamorphose. La perte progressive des
branchies, élément majeur de la métamorphose,
les conduit à rejoindre la terre ferme. Cette métamorphose se déroule
en fin d'été et au début de l'automne.
Sources: fiches de Françoise Serre-Collet et livre de Françoise
Serre-Collet, Sur la piste des
reptiles et des amphibiens
Fiche Triton Ponctué
Lissotriton vulgaris (Linnaeus, 1758)
Ordre : Caudata
Famille :
Salamandridae
Taille : 7 à 11 cm.
Longévité : 6 à 10
ans.
Le triton ponctué appelé
aussi triton lobé, possède un ventre blanchâtre, jaunâtre ou orangé, avec
des taches noires circulaires qui sont également visibles sur la gorge. Ces
taches sont plus ou moins importantes en fonction des individus. En période de
reproduction, le mâle présente une crête dorsale haute ondulée jaunâtre à
brunâtre. Le bas de la queue est bleu-orange, et les orteils sont frangés. La
femelle n’a ni crête, ni de franges aux orteils, et le bas de sa queue est
orangé et non nuancé de bleu.
On retrouve le triton
ponctué principalement dans des eaux stagnantes, telles que les mares et les étangs,
mais aussi dans des abreuvoirs, des fossés inondés, des bassins de jardin, etc.
Cette espèce évite toutefois les cours d’eau mais aussi les eaux trop acides. Elle cohabite fréquemment avec les trois autres espèces de tritons. Le triton
ponctué est actif la nuit. Il abandonne la phase aquatique après la
reproduction, qui se déroule au début de l’été, et regagne la terre ferme.
Cependant il ne s’éloigne jamais de son plan d’eau à plus d’une centaine de
mètres. Il reste alors caché dans la
végétation.
Le triton ponctué atteint
la maturité sexuelle à 2-3 ans. Lors de la saison de reproduction, qui s’étale
de février à juin, on le trouve dans les plans d’eau où il s’accouple. Le mâle
effectue alors la parade nuptiale caractéristique des tritons en se plaçant
devant la femelle tout en agitant la queue. Ces mouvements ondulatoires
diffusent des phéromones en direction de la femelle qui sont destinées à la
séduire. Le mâle dépose ensuite un spermatophore que la femelle va recueillir
avec son cloaque. La ponte contiendra environ 200 œufs qui écloront en deux ou
trois semaines. Puis, les larves auront besoin de 2 à 3 mois pour que leurs poumons
soient pleinement développés.
Le triton ponctué est un carnivore. Il se nourrit
principalement de petits crustacés, d’œufs d’amphibiens et d’invertébrés
divers.
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